Kosova
La comédie, dont la devise est « castigat ritendo mores » (elle corrige les mœurs en riant), semble avoir pour but la critique de la société sans pour autant le laisser paraître. D’ailleurs, cette « propriété » apparaît dès la naissance de ce genre, au IV e avant JC chez Aristophane qui l’a initiée en dénonçant le pouvoir de l’argent.
Depuis la Commedia dell’Arte (fin XVII) aux auteurs les plus récents tels que Feydeau (1862 – 1921) et Giraudoux (1882 – 1944), on remarque que le rire est très présent dans la comédie (ce qui semble normal étant donné le fait que les fêtes données en l’honneur de Dionysos devaient divertir le peuple, et les pièces représentées – des comédies- étaient de type burlesque).En outre, ce rire est provoqué par le simple fait de tourner en dérision les différentes classes sociales, ou certains individus.
On peut constater par exemple qu’il existe de nombreuses comédies faisant une critique sociale, voire politique. On pourrait citer Le Mariage de Figaro de Beaumarchais, qui dénonce l’abus de pouvoir des maîtres sur leurs servants, et plus largement, le manque de liberté qu’ils revendiquent. Ceci se traduit dans son œuvre par la mise dans une situation ridicule de son ancien ami, le comte Almaviva qui veut « profiter » de la femme de Figaro qui est une de ses servantes : «Mais tu sais tout l’intérêt que je prends à toi. Bazile ne t’a pas laissé ignorer mon amour. » (Scène 8 acte I). On ne peut évidemment pas oublier de citer l’île des Esclaves de Marivaux où la dénonciation est d’autant plus évidente qu’elle est le moteur de la pièce, les rôles entre maîtres et esclaves sont inversés, cependant, non pas dans un but de vengeance, mais dans un but de compréhension mutuelle des différentes parties pour améliorer le quotidien de chacun, comme le dit si bien Trivelin :