La ballade des pendus
FRANÇOIS VILLON (1460)
La Ballade des Pendus ou l’Épitaphe Villon, est l’une des compositions de François Villon considérée chef-d’œuvre de sa carrière comme écrivain. Elle a été composée en prison, en 1460, pendant l’attente à son exécution.
Comme il indique son titre, la Ballade des Pendus suit le schéma traditionnel des ballades. Composé de trois dizains de décasyllabes et d'un quintil en envoi avec un refrain et des rimes croisées en ABABBCCDCD. La Ballades des Pendus est un appel à la compassion, une prière, notamment à travers des champs lexicaux de la souffrance et de l’affectivité, puis par la présence de deux mondes, celui des morts et celui des vivants. C’est l’expression d’un sentiment de l’existence tourmentée du poète. On peut remarquer aussi que l’image de la mort est traitée comme un spectacle au même temps que le poète semble être vraiment repenti de ses pêchés.
Le texte commence par une invocation à double destinataire :
1.Le lecteur est interpellé par l’apostrophe « Frères humains » qui favorise la communication. L’apostrophe a une fonction conative par sa charge morale et sentimentale et une fonction phatique puisqu’elle sert à établir la connexion entre le locuteur et le récepteur. Les êtres humains sont le référent. La relative déterminative « qui après nous vivez » est l’écart entre la vie et la mort.
2.Dieu qui est mentionné à la fin de chaque strophe.
On doit signaler aussi l’emploi du pronom « nous » qui désigne les pendus, en nous faisant identifier la ballade comme un dernier discours d’un des pendus, dans ce cas-là : François Villon. Le poème est un discours d’outre-tombe, les morts parlent tels des vivants et il acquiert une double qualité de prosopopée et de testament.
Le poète ne veut qu’assurer la pitié des hommes, raison pour laquelle il développe un argument que soutient les mots grammaticaux à valeur logique : si, car, quand, et une empreinte religieuse grâce au champ lexical du pardon : Dieu,