LA BANLIEUE ET LES POLITIQUES SOCIALES

« La banlieue est un non-lieu où le monde ambiant est neutralisé «dédouané» mais où les aménagements sociaux et conviviaux n'entament guère l'attrait des vieux quartiers ». La banlieue revête de nos jours un caractère légendaire où se mêlent imagerie populaire et fantasme. Elle est à la période médiévale le territoire sous l’autorité d’un seigneur et de son droit de ban, qu’il exerce à «une lieue» autour de son château. La banlieue prend un autre sens à la période contemporaine. Elle joue un rôle de creuset urbain où viennent se fondre et se forger des habitants déracinés et des migrants provinciaux fraichement arrivés.
La banlieue est aussi l’espace de nouvelles sociabilités faites d’entraides locales, de solidarités matérielles devant la précarité qui se délie encore plus avec l’arrivée des grands ensembles amenant la «privatisation de la vie quotidienne ». Il ne faut pas non plus réduire la banlieue à une image faussement unitaire, elle revêt divers aspects comme les cités jardins, les banlieues rouges. Elle possède donc plusieurs facettes mais il ne faut pas se leurrer, la banlieue garde une image péjorative. En effet, à l’opposé du modèle américain où la banlieue est le refuge de la bourgeoisie et a donc une vision valorisante, la banlieue française a, elle, une image souvent négative. Bien sûr cet état n’est pas à généraliser.
La banlieue représente ainsi des réalités nationales et internationales très difficiles à percevoir et se limite à des réalités spatiales communes. Mais elle va jouer un rôle de plus en plus prépondérant dans les politiques sociales. De par son rôle d’abord de transition, puis de dortoir et enfin de logement définitif, elle brasse énormément de manne de population. Elle va donc avoir l’attention des autorités publiques qui vont tenter de la réguler et surtout de la désenclaver. La seconde industrialisation va provoquer un regain de politique sociale principalement d’urbanisation, dans