La cloche félée axe 1
Premier axe : L'analogie entre la cloche et l'âme.
• Analogie qui apparaît explicitement au cœur du texte : v.9 (relever) : adj. "fêlée" s'applique communément à un objet de verre ou de bronze (ex : une cloche). • Donc, ce vers central implique une analogie directe : âme = cloche fêlée.
a) La préparation de l'analogie.
• Subtilement opérée tout au long du 1er quatrain. ⇨ Image de la cloche annoncée par les "carillons" (v.4), liés habituellement à l'idée de fête, d'où le verbe "chanter" que lui applique le poète. ⇨ D'autre part, le chant des cloches est associé, ds ce quatrain, à la remémoration rêveuse du poète : il en constitue le contexte sonore : resurgissement des "souvenirs lointains", "au bruit des carillons". Ainsi, la cloche est indissociable pour le rêveur d'un mouvement de retour sur lui-même & sur le passé. ⇨ Or, pour Baudelaire, porté à l'idéalisation du passé (influence du romantisme), ce souvenir évoque le moi profond. Le son de la cloche qui accompagne cette émergence du passé se trouve donc poétiquement préparé à enter en analogie directe avec ce moi profond qu'est l'âme (v.9). • Observons le 2ème quatrain. ⇨ Le motif de la cloche est l'objet d'une personnification progressive. ◌ Evoquer le "gosier" de la cloche pourrait passer pour une image anodine ds la mesure où l'on parle de la "voix" des cloches (Cf. Chateaubriand : thème de la "voix" des cloches qui s'harmonise avec la voix de la sensibilité) ainsi, on ne sentirait pas là de vraie métaphore. ◌ Mais, les adj. "alerte" & "bien portante" sont impropres pour désigner quelque chose d'inanimé. - Donc = personnification. ← + le poète a précisé là l'orientation de l'analogie qui va développer : elle va rapprocher : ← Le chante de la cloche.