La comédie et la tragédie au XVIIe siècle
I
Les règles de la tragédie classique au XVIIe siècle
A
La vraisemblance et la bienséance
1
La vraisemblance
Vraisemblance
La vraisemblance désigne la cohérence qu'une pièce de théâtre doit avoir. Elle sert à renforcer la réalité d'une pièce : le spectateur doit pouvoir la considérer comme vraie. Cela ne veut pas dire que les faits sont véridiques, mais qu'ils sont crédibles.
Dans Bérénice de Jean Racine, la vraisemblance veut que Titus n'épouse pas Bérénice, comme cela s'est produit dans l'histoire romaine. Toutefois tous les personnages n'ont pas pour autant existé.
[La vraisemblance est] l'essence du poème dramatique, et sans laquelle on ne peut rien faire ni rien dire de raisonnable sur la scène.
Abbé d'Aubignac
Pratique du Théâtre
1657
Cette citation montre à quel point la vraisemblance était jugée indispensable dans la tragédie classique au XVIIe siècle.
2
La bienséance interne et la bienséance externe
On distingue la bienséance interne de la bienséance externe.
Bienséance interne
La bienséance interne oblige le personnage à certains principes :
Le caractère du personnage doit rester constant du début jusqu'à la fin de la pièce.
Le personnage doit se comporter en conformité avec son statut social.
Si le personnage est connu, il doit être dans la pièce tel qu'il est dans la réalité.
Dans Britannicus de Jean Racine, la bienséance interne rend ainsi indispensable que le personnage de Néron devienne fou à la fin de la pièce.
Bienséance externe
La bienséance externe est le fait de devoir se conformer aux mœurs des spectateurs. Le dramaturge doit la respecter pour ne pas les choquer. La pièce ne doit donc pas dévoiler des scènes trop violentes comme la mort, ou trop explicite comme les scènes d'amour.
Dans Phèdre, pièce de Jean Racine datant de 1667, la mort d'Hippolyte étant très violente, elle n'est pas montrée sur scène mais racontée par Théramène en scène V.
Ce qu'on ne doit point voir, qu'un récit nous l'expose :
Les