La conscience de soi est-elle une connaissance de soi ?

Etre conscient c’est prendre conscience. L’étymologie de conscience renvoie à cum scientias, l’idée du savoir conscient de lui-même. Ainsi, savoir c’est savoir que l’on sait. Etre conscient c’est mettre une distance entre le sujet et ce dont il est conscient. La connaissance, du latin cognosco qui signifie apprendre à connaître, signifie le savoir, l’instruction mais aussi la conscience que l’on a de vivre. La connaissance de soi est le savoir qu’une personne possède sur elle-même. Ainsi, nous nous demanderons si la conscience de soi est une connaissance de soi. Autrement dit, est-ce qu’avoir conscience de sa propre existence et du monde amène à une connaissance de son identité individuelle ? L’enjeu philosophique sera donc de comprendre que la conscience de soi est une condition nécessaire à la connaissance de soi mais qu’elle n’en est pas une condition suffisante. Ainsi, si la conscience me permet de savoir que j’existe, me permet-elle d’exister ? Nous verrons tout d’abord que la conscience de soi est une connaissance de soi-même et du monde. Puis, nous verrons que la connaissance de soi est aussi une méconnaissance de soi. Enfin, nous verrons que la conscience de soi n’est pas suffisante à la connaissance de soi.

En effet, c’est avec le philosophe Descartes que l’on découvre l’existence du sujet conscient, c’est le « je pense donc je suis ». En outre, même si mon raisonnement est faux le fait de produire une pensée quelconque montre que je pense et donc que j’existe. Descartes passe de l’évidence à la logique d’une proposition, c'est-à-dire « je suis, j’existe ». Affirmation vraie chaque fois qu’il la conçoit dans son esprit. L’évidence du cogito repose sur sa transparence. La vérité métaphysique « je pense » atteint le sujet conscient et est la preuve de son existence. L’homme est un sujet conscient, il possède donc une conscience de la réalité extérieure qui passe par les sens mais aussi une