La conscience de l autre
TS1
Philosophie
L’autre est condition nécessaire, mais ce n’est pas en tant que 2ème personne (“toi”), il s’agit d’un pluriel. La thèse de Sartre ne revient pas à poser simplement l’existence avant la pensée : il relève l’impossibilité de séparer le moi singulier du moi pluriel, « tous les autres ». La conscience n’est pas première, isolée, elle est un jaillissement de la liberté dans le monde. Elle est le résultat des relations vivantes, et non la cause. La relation à autrui est originaire et en devenir . Ce n’est pas à partir de moi que je suis, c’est la relation qui est première et cette relation est radicalement une existence au monde. D’où les notions d’engagement, de situation et de conflit des volontés. L’homme n’a pas d’abord une nature en soi (une essence créée ou fixée par un autre) il acquiert sa propre liberté, il s’affirme et s’auto-détermine dans l’événement du face à face. Sartre souligne ce moment constitutif de la relation comme source de toute connaissance véritable et il en fait la base de sa philosophie. La philosophie du sujet à la 1ère personne est donc récusée. Ce qui vient en premier est la relation entre sujets. La vérité & l’objectivité en général ne se conçoivent que dans la dimension des relations d’existence : « l’intersubjectivité ».
« Par le Je pense, nous nous atteignons nous-mêmes en face de l’autre, et l’autre est aussi certain pour nous que nous-mêmes. »
Sartre résume toute une analyse qu’il vient de faire. La référence à Descartes est évidente (le Cogito). Mais ici l’atteinte directe n’est pas celle de « mon essence » comme substance pensante. C’est le jaillissement du NOUS et la certitude du rapport face à face. La relation à soi est une relation à l’autre : elle est réciproque et certaine. De là, Sartre déduit une première conséquence.
« Ainsi l’homme qui s’atteint directement par le cogito découvre aussi tous les autres, et il les découvre comme la condition de son