La convocation des états généraux
Sources :
- PUF, direction de L. BELY, Dictionnaire de l’Ancien Régime
- Jean-Marie CARBASSE, Manuel d’introduction historique au droit
- F. LOT & R. FAWTIER, Histoire des institutions françaises au Moyen Âge
- R. MOUSNIER, La Participation des gouvernés à l'activité des gouvernants dans la France des XVIIe et XVIIIe siècles
- G. PICOT, Histoire des états généraux
L’Ancien Régime, depuis des siècles, n’avait pas cessé d’évoluer. Tout en conservant des fondements stables, il s’était toujours adapté aux temps nouveaux. Mais au XVIIIe siècle, alors qu’il fallait s’adapter encore, les réformes nécessaires se font attendre et même si la volonté réformatrice de Louis XV (1715-1774) et surtout de Louis XVI n’est pas contestable, elle a trop souvent manqué de fermeté ou tout du moins de constance. En effet, l’attente des réformes était considérable dans la France de 1789. À plusieurs reprises, l’État a paru divisé et donc impuissant. Le Parlement a bloqué d’indispensables réformes, en particulier fiscales.
Mais la grave crise agricole qui suit un hiver particulièrement rigoureux annonce la disette dans les campagnes comme dans les villes. De plus, une crise financière fait suite à la participation française à la guerre d’Indépendance américaine (1755-1782) et les solutions proposées par les ministres successifs (Jacques Turgot, Jacques Necker et Charles-Alexandre de Calonne) se heurtent systématiquement à la résistance de l’aristocratie qui refuse de contribuer au renflouement des caisses royales. Les nobles en appellent à l’opinion publique pour réclamer la convocation d’états généraux et de véritables émeutes commencent à secouer le pays — notamment les épisodes dauphinois de la journée des Tuiles (7 juin 1788, à Grenoble) et de la constitution d’une assemblée à Vizille (21 juillet). En 1788, la crise des finances publiques paraissant insurmontable, Louis XVI est acculé d’en appeler