La culture de la drogue en colombie
Constanza Vieira jeudi 1er décembre 2005, mis en ligne par Dial
Washington a déclaré il y a trente ans que la Colombie était le premier producteur mondial de cocaïne. Trente ans après, la politique d’éradication des cultures illicites est l’objet de critiques de plus en plus nombreuses de la part des experts mondiaux. Article de Constanza Vieira, IPS, 5 novembre 2005.
Après plus de 40 milliards de dollars dépensés par Washington en Colombie pendant 25 années de combat contre le trafic de drogues, ce pays reste encore le champion de la cocaïne, il est un producteur important d’héroïne, les prix des drogues sont plus faibles que jamais et, pour compléter le panorama, l’assistance états-unienne s’est militarisée. La « guerre contre les drogues », qui a vu le jour après la fin de la guerre froide avec la décomposition en 1991 de l’Union soviétique, devrait plutôt s’appeler « la politique d’interdiction des drogues », selon Ethan Nadelmann, directeur de l’Alliance pour les politiques de la drogue, groupe non gouvernemental dont le siège est à New York.
Cette stratégie cherche à s’en prendre à la production de drogues pour parvenir à faire baisser l’offre, à faire monter les prix et, de cette façon, à décourager la consommation des Nord-Américains, qui sont les principaux consommateurs du monde.
Mais Coletta Youngers, du Bureau non gouvernemental des Affaires latino-americaines (WOLA) dont le siège est à Washington, a montré crûment la réalité dans le séminaire « Trafic de drogues : relations entre l’Amérique latine, l’Europe et les Etats-Unis » réalisé à l’Université métropolitaine de Los Andes de Bogotá pendant la dernière semaine d’octobre, auquel a aussi assisté E. Nadelmann.
« La quantité et la disponibilité de cocaïne et d’héroïne restent abondantes aux Etats-Unis, où les prix sont à des niveaux historiquement bas, et la consommation, si