La déterritorialisation des multinationales.
Dernièrement dans l’actualité, l’entreprise Total a fait la « une » car elle était exonérée d’impôts sur les sociétés en France. Connue comme la plus grande multinationales française, cette révélation avait bousculé l’opinion et certains leaders politiques avaient réclamé que cette situation cesse et que l’entreprise soit imposée. Les détracteurs de cette démarche voyaient l’imposition de Total comme le plus sûr moyen de déplacer ses activités hors de l’Hexagone. Cette situation est caractéristique de ces multinationales qui tendent à s’exonérer des contraintes territoriales.
Depuis les années 70, suite à la libéralisation globale des échanges et des marchés consécutive à la mondialisation, s’est développé un phénomène de fort développement des entreprises à l'international. Progressivement, les grandes entreprises ont entrepris un processus d'internationalisation pour satisfaire leurs stratégies économiques et commerciales afin de devenir des multinationales et assoir leur pérennité. En effet, ce phénomène se divise en trois phases plus stratégiques que chronologiques: c’est d’abord pour l’entreprise, la délocalisation sous la forme d'Investissements Directs à l'Étranger pour bénéficier de nouvelles ressources naturelles, puis par la délocalisation progressive de l'appareil de production aussi appelée Division Internationale du Processus de Production (DIPP). Cela s’est caractérisé avec l'apparition de multinationales en réseaux et enfin par les Nouvelles Formes d'Investissements (NFI) caractérisées par les transferts de compétences et les nouvelles formes de prise de participation dans les entreprises dans lesquels les Etats ont désormais très peu de prise.
Ce phénomène est défini aujourd'hui par deux termes: la déterritorialisation et l'ex-territorialisation. Les significations de ces deux néologismes sont légèrement différentes puisque l'ex-territorialisation définit la perte de lien avec le territoire