La fabrique de l'opinion publique dans les conversations télé - dominique boullier
Biographie D. Boullier Intro : Boullier a une vision de la communication simple : il estime qu'on ne peut pas appréhender le message de l'émetteur séparément du récepteur. En ce sens, on ne peut pas étudier la télévision et les messages qu'elle transmet séparément du téléspectateur. C'est la question de la réception télévisuelle qu'il a posé. Dans son article, Boullier cherche à étudier l'impact de la télévision différemment des autres spécialistes de cette technologie. Il souhaite différencier les sciences humaines à la science positiviste du 19ème siècle c-à-d qu'il considère que la science doit renoncer à la question du « pourquoi » des choses pour se concentrer au « comment » afin d'être utile à la société. Il ne veut pas étudier ce que font les médias des gens mais ce que les gens font des médias. Il cherche à comprendre comment les téléspectateurs comprennent les messages télévisuels, comment ils les interprètent et comment ils diffusent ensuite leur interprétation à leurs groupes sociaux.
1. Des changements dans la relation téléspectateur-télévision
Pour Boullier, la relation du téléspectateur avec la télévision a changé. Le téléspectateur n'est plus un récepteur de base, pour plusieurs raisons. Tout d'abord, il n'est plus solitaire face aux flux des médias puisqu'une dimension de groupe s'est ajoutée à l'activité de la télévision. Mais surtout, le téléspectateur ne regarde plus simplement, il participe. En cela, le téléspectateur passif a disparu. Il reproche aux outils de mesure de l'audience de ne pas prendre en compte le statut du téléspectateur, l'attention qu'il porte à l'émission. Pour ces études, un téléspectateur ne représente en fait qu'un simple corps devant la télévision. Une personne peut avoir sa télévision allumée sans pour autant y porter de l'attention. Il peut par exemple être endormi avec sa télévision allumée. Les résultats statistiques pourront