La femme en france au xxème siècle
« La femme est donnée à l'homme pour qu'elle lui fasse des enfants. Elle est donc sa propriété comme l'arbre fruitier est celle du jardinier, » explique Napoléon Bonaparte. Alors qu’il fonde le nouvel ordre juridique français, le code civil de 1804 fait de la femme une mineure à vie, soumise au pouvoir absolu du paterfamilias. Les nécessités d’emploi de l’ère industrielle et les mobilisations du féminisme naissant remettent cette situation en cause dès les débuts de la IIIème République ; c’est néanmoins au XXème siècle que l’égalité des sexes se trouve proclamée, transcrite en droit et recherchée en fait. Alors que la loi interdit en 1914 l’envoi de députées et de sénatrices au Parlement, elle impose en 2000 une parité de représentation et, aux termes de la Constitution, « favorise l'égal accès des femmes et des hommes aux mandats électoraux et fonctions électives. » On ne peut que s’étonner de ce changement dans la relation à l’Etat, qui tend désormais à protéger les femmes jusqu’à entrer en contradiction avec les principes de 1789, ainsi que l’a jugé le Conseil constitutionnel en 2006. La discrimination négative d’autrefois s’est muée en discrimination positive, au mépris de la Déclaration des droits de l’homme et de sa référence au seul mérite dans l’établissement des hiérarchies sociales. Durant la première moitié du XXème siècle, les incapacités statutaires sont peu à peu remises en causes tandis que la figure tutélaire du père de famille s’efface. Ce mouvement s’achève en 1965 avec l’abrogation définitive du régime matrimonial de 1804 et la pleine égalité en droit. Les décennies suivantes voient en revanche un glissement vers des lois inapplicables dans le champ professionnel, discriminatoires dans la vie familiale et contestables en matière politique.
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I. 1914-1965 : Vers la fin des discriminations sexuelles
1) L’insertion professionnelle : l’influence de la Grande Guerre
• Les travaux du