La féodalité dans la chanson de roland
Dans la chanson de Roland on retrouve plusieurs indications pour l’emploi d’un langage féodal. C’est que en premier lieu on fait beaucoup d’aveux et serments qui sont accompagnés des rituels pour montrer la sincérité du locuteur. Par exemple au moment où le roi Marsile donne une branche d’olives à ses comtes, qui est destinée à Charlemagne. Cette branche d’olives renforce son message de réconciliation. Dans la XXIVme laisse on voit que Ganelon reçoit le bâton et le gant. Ces deux objets sont une confirmation rituelle du fait que Charlemagne lui donne une grande responsabilité. Ce qui se passe après (le gant tombe) est considéré comme un mauvais signe. Cette ritualité dans la communication est indispensable pour affirmer la loyauté à l’égard d’un seigneur féodal ou suzerain. (Ou Roland et l’arc 63).
En deuxième lieu, le langage féodal est présent dans le texte en insistant sur les titres des personnages, qui renvoient à leurs positions dans la hiérarchie sociale. C’est parfois une sorte de louange (pour Charlemagne, qui est introduit comme ‘li reis, nostre emperere magnes’), mais c’est surtout une manière de montrer les relations interpersonelles en termes de leur position sociale. Par exemple dans la cinquième laisse, où les gens autour de Marsile sont introduits. Ou Turpin, qui est toujours introduit comme l’archevêque.
Le langage féodal se caractérise aussi par l’absence des gens normaux (sans titre, sans rôle dans l’hiérarchie) ou par une manière péjorative de les représenter. Ici les gens normaux sont invisibles.
Dans toute la chanson règne la hiérarchie vassalique. Les personnages sont présentés d’une manière hiérarchique pour ce qui est de leur pouvoir. L’ordre de la présentation des personnages en est une bonne exemple : tout d’abord on présente Charlemagne, car il représente le plus grande pouvoir. Ensuite le roi Marsile, comme il est un autre homme avec beaucoup de pouvoir qui est au-dessus tous ses comtes et