La gauche en france 1870 1914
Mais si tu gardes la tête dans ton passé tout chaud, il t'étouffe. Il faut le laisser reposer. En nous se décompose insensiblement ce qui est mal sous l'action du temps et de la grâce. Il nous faut aimer ce dont nous avions honte et qui nous paraissait ignoble. […] Notre passé, notre souffrance, nos galères, nos cris, c'est le chant en langue des pauvres. On ne peut-être aujourd'hui sans avoir été hier. Qui que tu sois, quelles que soient tes blessures et ton passé douloureux, n'oublie jamais, dans ta mémoire meurtrie, que t'attend une éternité d'amour.
Grâce à Sylvie et à Frédéric, je cherche du positif chez mon père. J'en trouve. Je réalise que c'est grâce à lui que je suis devenu champion de boxe. Je lui dois en partie le bonheur que je goûte aujourd'hui.
Le coeur peut donner un pardon que la bouche doit parfois retenir.
Ce présent de la haine, je l'ai converti en bonheur pour les autres.
Le pardon n'est pas une baguette magique.
Il y a le pardon du vouloir et celui du pouvoir : on veut pardonner mais on ne peut pas. Quand on peut, lorsque enfin la tête et le coeur finissent par être d'accord, il reste le souvenir, ces choses douloureuses qui remontent à la surface, qui troublent et raniment la haine. C'est le pardon de la mémoire. Ce n'est pas le plus facile. Il exige beaucoup de temps.
Durant dix ans, j'ai demandé tous les matins, à Martine : « Est-ce que tu m'aimes ? » Je ne pouvais pas croire à son amour. Ma guérison s'est faite dans la durée. Oui, il faut du temps. J'ai eu de la chance de rencontrer des gens vrais. Ils m'ont aimé avec l'empreinte de mon passé, ils ont osé accepter ma différence, mes soubresauts d'homme blessé. Ils ont écouté ma souffrance, et continué de m'aimer après les orages. Maintenant, j'ai la mémoire d'avoir reçu.
Le passé se réveille à cause d'un son, d'une parole, d'une odeur, d'un bruit, d'un geste, d'un lieu entr'aperçu... Un rien suffit pour que les souvenirs surgissent.