Le but premier de ce chapitre est de montrer que malgré le raisonnement infaillible de l'ambassadeur Ulrich Gallet visant à démontrer à Pichrocole toute la folie d'une telle guerre envers Grandgousier, la parole, aussi juste soit elle, est impuissante face à l'aveuglement de la vengeance. Elle est inutile dans la mesure où celui qui l'entend ne l'écoute pas vraiment. Ulrich Gallet essaye de démontrer à Pichrocole combien la réconciliation entre lui et Grandgousier est préférable à une guerre déstructrice. Et cela, pour plusieurs raisons. Tout d'abord, car Grandgousier et Pichrocole sont des amis de longue date, et qu'il en est ainsi depuis de nombreuses générations, et ainsi qu'on l'apprend, c'est grace à Grandgousier et ses ancêtres que Pichrocole a pu devenir aussi puissant. Leur amitié est si forte que personne n'avait encore jamais osé la salir. On retrouve d'ailleurs des énumérations reflétant une gradation : « Cette amitié était jusqu'alors restée inviolée : vous l'aviez préservée et entretenue » (ch. XXXI ; p. 241) ou encore : « Où est la foi ? Où est la loi ? Où est la raison ? Où est l'humanité ? Où est la crante de Dieu » (p. 243). On peut y voir aussi des hyperboles : « Cette amitié sacrée a tant empli le ciel » (p. 241) Ensuite, parce que Pichrocole n'a évoqué aucune raison valable qui expliquerait un tel mépris pour Grandgousier, et que par conséquent, la guerre n'a aucune raison d'être. Puis Ulrich Gallet s'attache à des principes plus fondamentaux, telle que la foi envers Dieu. Il explique que rien n'échappe à celui ci et que les actes injustes de Pichrocole seront tôt ou tard réprimandés, la loi des hommes elle même interdisant ces attaques selon les principes de l'humanité. Enfin, Ulrich Gallet explique que " la chose dépasse les bornes de la raison, elle échappe au sens commun " et que si Pichrocole poursuit son entreprise, il s'écarte " de la tutelle de Dieu et de la raison " au profit de " l'égarement passionnel. ". C'est donc reposant sur tous