"La harangue du vieillard", supplément au voyage de bougainville, denis diderot
Introduction : Au XVIIIe siècle, après la conjonction de grandes découvertes qui avait débuté au XVIe siècle avec par exemple, la découverte de l’Amérique par Christophe Colomb, celle de la route des Indes et du Cap de bonne espérance par Vasco de Gama, et le premier voyage autour du monde par Magellan, les explorations continuent, mais bien souvent les échanges entre civilisations prennent un tour plus commercial. La pratique de l’esclavage devient alors monnaie courante, les Africains sont transportés en Amérique tels de simples marchandises. A cette même époque, Antoine de Bougainville, explorateur, entreprend un long voyage au cours duquel il découvre l’île de Tahiti et dont il fait le témoignage en publiant un ouvrage qui connaitra un grand succès en 1771. C’est là que le public européen découvrira une critique enthousiaste de Tahiti. Il mentionne dans son ouvrage un vieillard qui, à la différence de ses compatriotes, refuse d’entrer en contact avec les européens. Denis Diderot, après la lecture de cet ouvrage, écrit le Supplément au voyage de Bougainville, dans lequel il imagine le dialogue de ce vieillard avec l‘explorateur. La question sera la suivante : Comment Diderot, à travers le discours de vieillard, définit-il la colonisation ? Nous verrons d’abord que le vieillard adresse aux siens et à leurs hôtes un discours virulent contre les méfaits de la colonisation, avant de voir que son discours agit comme un véritable réquisitoire où il ne fait aucune concession.
Problématique : Comment Diderot, à travers le discours du vieillard, définit-il la colonisation ?
I/ Un vieillard adresse un discours virulent aux siens et à leurs hôtes contre les méfaits de la colonisation.
A. Son discours s’organise autours d’un certain nombre d’oppositions.
Tout d’abord, on constate que l’intégralité du discours du Vieillard est fondé sur une antithèse… En effet, tout