La lecture est-elle un moyen de s'évader ou de critiquer la société ?
Je le savais. Je regardais tes lèvres. Je les ai vues trembler d'amour au passage de son nom. Alors j'ai voulu te séparer de lui, tout de suite, brutalement, que tu saches que c'était fini, depuis le fond des temps, qu'il ne restait rien de lui, pas même un grain de poussière quelque part mille fois emporté par les marées et les vents, plus rien de lui et plus rien du reste, plus rien de rien...
Thèse 2 : C'est absurde ! le personnage du docteur Simon est ici un moyen pour Barjavel de critiquer la société du Xxème siècle, notamment à travers ses écrits. Il dénonce la singularité que nous avons pour employer certains mots qui en réalité définissent notre monde. Amour. Ce mot, que la Traductrice utilise parce qu'elle ne trouve pas l'équivalent du vôtre, n'existe pas dans votre langue. Depuis que je t'ai vue vivre auprès de Paikan, j'ai compris que c'était un mot insuffisant. Nous disons "je l'aime", nous le disons de la femme, mais aussi du fruit que nous mangeons, de la cravate que nous avons choisie, et la femme le dit de son rouge à lèvres. Elle dit de son amant :"Il est à moi". Tu dis le contraire :"Je suis à Paikan" et Paikan dit :"Je suis à Elea". Tu es lui, tu es une partie de lui-même. De plus, la traductrice, ici, est robotisée, et à chaque fois qu'Eléa prononce un mot qui semble avoir un sens fort elle n'arrive pas à le traduire dans les langues universelles.
thèse 1 :Je ne suis pas d'accord avec vous sur ce point. Par ailleurs, Les livres nous permettent de nous évader dans d'autres mondes avec leurs qualités et leurs défauts. Par exemple, au début, l'économie de Gontawa semble parfaite, il n'y a ni pauvre ni riche et personne ne souffre