La littérature avec un grand l
"La littérature, avec un grand "L", a été pendant très longtemps une véritable institution. Je crois que cet aspect institutionnel de la littérature est en train, sinon de disparaître, tout au moins de se modifier profondément. La preuve en est qu'il n'y a plus actuellement ce que l'on appelait de "grands écrivains".
Roland Barthes, Radioscopie, 17 février 1975 repris in O.C., IV, pp. 888-889, 2002.
Définitions :
1. Grand écrivain : reconnu comme majeur dans la littérature de son pays. Personne dont l’occupation consiste à écrire des ouvrages : * C’est une sorte de psychisme, tout comme l’agoraphobie ou la crampe des écrivains, devenue après l’emploi de la machine à écrire, la crampe des dactylographes. (Jean-Baptiste Charcot, Dans la mer du Groenland, 1928) * Il est de jeunes écrivains qui ne lisent pas Hugo. C’est pourquoi ils ont tant de certitudes heureuses et atteignent promptement au talent. (Victor Méric, Les Compagnons de l'Escopette, 1930) Auteur distingué par les qualités de son style : * Il est beau d’être un grand écrivain, de tenir les hommes dans la poêle à frire de sa phrase et de les y faire sauter comme des marrons. — (Gustave Flaubert, Correspondance, lettre à Louise Colet, novembre 1859) * Ce qu’il y a de meilleur dans les grands écrivains, ce sont les pages venues naturellement, sans choix, souvent sans conscience. Mais les heures de génie sont presque aussi rares que les hommes de génie, et les grands écrivains sont, comme les moindres, soumis à la loi de l’effort. (Remy de Gourmont, Promenades philosophiques, 1re série, Mercure de France, 1925)
La définition du grand écrivain dans l’histoire littéraire de Lanson : Se démarquant de l’ancienne rhétorique comme du système de Brunetière, la discipline de l’histoire littéraire, telle que la codifie Lanson, place