La mort

1913 mots 8 pages
Le convoi funèbre s’avance en plein champ en direction du cimetière que l’on devine proche. Tous déambulent derrière une charrette montée par un cheval vêtu de noir. Le cercueil trône dessus et moi dedans. Le chemin serpente dans un paysage montagneux, j’en ressens les moindres secousses et les moindres pierres qui jonchent le sol. Je perçois le noir, les planches qui m’entourent et dans les interstices les gens qui me suivent. Alors j’hurle et je fais tanguer le cercueil jusqu’à enfin parvenir à le faire glisser puis s’effondrer au sol. Je suis enfin libre. J’aspire une grande bouffée d’air et m’élance tant bien que mal vers la vallée, poursuivi par la meute qui me demande de retourner dans ma caisse en bois. Alors je me réveille le cœur battant.

Ce cauchemar je l’ai très régulièrement visionné. Il a commencé à s’estomper à la naissance de mon premier enfant.
Dans la mesure où la mort ne s’oppose pas à la vie mais à la naissance, il existe de fait des liens étroits entre ces naissances, cette renaissance et l’arrêt de mes cauchemars.

Maurice Maeterlinck : « il est tout à fait raisonnable et légitime de se persuader que la tombe n’est pas plus redoutable que le berceau.»

La mort est une rupture, un saut dans l’inconnu.
Ce fut cette conscience de ce passage initiatique primordial, ce saut, ce souhait de ne se raccrocher à rien et bien au contraire de se laisser s’enfouir pour ne plus s’enfuir, oser se mirer et non plus s’admirer qui m’ont permis d’évoluer, conscient que ce plongeon serait d’une certaine manière définitif, sans possibilité de retour. Cette période d’Apprentissage fut douloureuse : perdre ses repères de profane, aller au plus profond de soi même, s’écouter, se sentir enfin et remonter à la Lumière.
Notre capacité d’élévation est totalement liée à notre travail sur nous-mêmes, à ce retour dans nos profondeurs, à cette introspection.

Si Platon précisait « philosopher, c’est apprendre à mourir », Sénèque évoquait le lien mort – vie dans «

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