La norme
Cahiers de Linguistique Sociale n°1, 1976
Université de Rouen – Université de Perpignan
Archives de Glottopol
Revue de sociolinguistique en ligne
SOMMAIRE
A) Interventions
C. MARCELLESI :
Norme et enseignement du français p. 1
J.-P. KAMINKER :
Les problèmes de la norme p. 10
J. RETHORE :
Description d'une pratique dans les classes de troisième : la correction des rédactions p. 48
D. BAGGIONI :
Pour un point de vue relativisé et historicisé sur la norme p. 55
J.-B. MARCELLESI :
Norme et hégémonie linguistique p. 88
A. WINTHER :
Norme et grammaticalité : la grammaire générative est-elle normative ? p. 95
B) Discussion p.106
P. BRASSEUR, J.P. KAMINKER, D. BAGGIONI, J.B. MARCELLESI, B. GARDIN, P.
QUEREEL, L. GUESPIN, J.P. GOLDENSTEIN, A. WINTHER.
C) Post-face
B. GARDIN :
Quelques remarques p.137
L. GUESPIN :
La norme dans la logique du fait « langage » p.142
LES PROBLEMES DE LA NORME
J.-P. Kaminker
Perpignan
Introduction
Il me faut commencer par dire qu’à mon avis la norme n’est pas un objet dont il y ait lieu de rendre compte à l’intérieur de la théorie linguistique, entendue comme théorie des grammaires. Non que la linguistique n’ait rien à voir ici. Je vais essayer de montrer dans un moment qu’elle intervient au moins pour deux raisons dans une réflexion sur la norme : de manière expressément descriptive d’abord, la linguistique intervient de façon indispensable dès qu’on veut caractériser conjointement un écart et une forme normale : soit par exemple, tiré de Dubois (Eléments de linguistique française) le couple déjà classique
(1) Le lion pensif
(2) Le fromage pensif dans lequel on considère que (2) et non (1) est déviant ; si on rend compte de cette différence en termes de compatibilité de traits c’est évidemment de la linguistique qu’on fera.
Et on peut souhaiter aussi, avec les moyens de la linguistique, même s’ils sont tout autres, dans l’exemple qui va suivre, comparer formellement les deux items suivants ;