La notion de polyphonie

453 mots 2 pages
La notion de polyphonie
Mot décalqué du grec poluphônia signifiant d'après l'étymologie « multiplicité de voix ou de sons ». Utilisé d'abord dans le vocabulaire de la musique vocale, le terme désigne « un procédé d'écriture qui consiste à superposer deux ou plusieurs lignes, voix ou parties mélodiquement indépendantes, selon des règles contrapuntiques » (TLFI). Par métaphore, le mot a été introduit en théorie littéraire en Europe de l'Ouest dans les années 60 par les ouvrages du chercheur russe Mikhail Bakhtine (1895-1975 ; il produit ses œuvres majeures dès les années 30) relayés par Julia Kristeva avant leur traduction pour décrire les phénomènes de superposition de voix, de sources énonciatives dans un même énoncé. Il peut être défini comme la réalisation littéraire romanesque de ce qui est un principe épistémologique bakhtinien, celui de dialogisme. Bakhtine voit dans la polyphonie dialogique la particularité constitutive du roman moderne, du moins depuis Dostoïevski : ses romans mettent en scène des personnages comme autant de consciences indépendantes mais en interrelation dialogique, qui parlent de manière individuée, de sorte que « le problème central de la stylistique du roman peut être formulé comme problème de la représentation littéraire du langage, problème de l'image du langage » (Esthétique et théorie du roman, p. 156). Voir Style Le terme est ensuite souvent entendu dans un sens plus large, désignant globalement une multiplicité de voix à l'œuvre dans un texte. Mais il s'agit là d'un appauvrissement du concept (parce que l'on fait alors l'économie du dialogisme). Parallèlement, le mot est inscrit par Bakhtine lui-même dans une perspective linguistique. En opposition avec le structuralisme saussurien, il pense que les énoncés ne sont pas une simple actualisation d'une langue immanente, mais résultent de toute une interrelation humaine ; il veut fonder une « translinguistique » qui s'apparente en fait à une linguistique de l'énonciation et à une

en relation

  • Louison et monsieur molière, résumé par chapitre par chapitre par chapitre
    2553 mots | 11 pages
  • Les trois petits cochons
    1222 mots | 5 pages
  • Quinte-curce, les barbares
    6898 mots | 28 pages
  • commentaire de guiche molle
    444 mots | 2 pages
  • Le langage de la séduction dans phèdre, racine, on ne badine pas avec l’amour, alphred de musset.
    738 mots | 3 pages
  • Ce que parler veut dire, ce que parler de pierre bourdieu
    1904 mots | 8 pages
  • Institutions culturelles, les deux faces d'une même pièce
    1870 mots | 8 pages
  • lecture analytique par ph
    2237 mots | 9 pages
  • Les incipits de l'incipit de la nouvelle giono
    2385 mots | 10 pages
  • La forclusion au nom du pere
    1380 mots | 6 pages
  • SemLexicaleCours2
    1228 mots | 5 pages
  • Incipit jacques le fataliste
    1313 mots | 6 pages
  • La revolte
    387 mots | 2 pages
  • la PNL
    1740 mots | 7 pages
  • Lange national et langue regionnal
    775 mots | 4 pages