La notion de risque pays
La notion de « risque-pays » est d’une brûlante actualité. L’instabilité géopolitique mondiale et la multiplication des zones de conflits auxquelles s’ajoute une interdépendance, jamais atteinte auparavant, des économies et des systèmes financiers appellent les intervenants économiques à avoir un œil vigilant sur cette variable. La notion de « risque-pays » est, en effet, tout aussi vitale que difficile à appréhender en raison des multiples aspects qu’elle englobe.
Nous allons développer ce dossier en traitant dans un premier temps de l’historique, de la définition et de la typologie de la notion de « risque-pays ». Dans un second temps, nous ferons une évaluation de ce « risque-pays » en voyant les organismes de classement et les différents acteurs.
La notion de risque pays
Historique
Le « risque-pays » n'est pas un concept nouveau. Une de ses premières manifestations historiques a été la nationalisation en 1956, par le président égyptien Nasser, du canal de Suez.
Durant les années 1960-1970, le risque-pays était identifié au « risque politique » et concernait, notamment, les nationalisations opérées dans l'industrie pétrolière, au Moyen-Orient ou en Algérie.
Ensuite, au cours des années 1980, il était confondu avec le « risque souverain », à savoir la possibilité que des Etats emprunteurs soient incapables d’honorer les échéances dues au titre du remboursement de leur dette externe. C’était le cas à l’époque de pays comme le Brésil ou l'Argentine.
Dans les années 90, la « crise des pays émergents » (crise mexicaine de 1994, crise asiatique en 1997, crise russe en 1998) était le symptôme le plus manifeste de ce risque composite et multiforme. Il faut également souligner les conséquences des conflits armés, très nombreux à la fin du siècle dernier (Koweït, guerres civiles africaines, Kosovo, etc.).
Définition
La notion de « risque-pays » est composite. Elle englobe