La nouvelle vague
I. Le mouvement, ses caractéristiques et son histoire.
Introduction. À la suite de la Seconde Guerre Mondiale, le cinéma français se caractérise par une grande continuité dans les règles de réalisation industrielle des films et dans les chemins d'accès à la profession. Entre la Libération et 1958, le nombre de nouveaux réalisateurs se limite à quelques individus par an. La plupart du temps, ils accèdent au long métrage après une longue période d'assistanat : ils ont ainsi eu le temps d'être profondément imprégnés par les modèles des anciens.
D’un autre côté, la jeunesse aspire à un monde neuf. À la fin des années cinquante c'est l'heure du New-Look chez le couturier Christian Dior, du Nouveau Roman en littérature, de la Nouvelle Vague au cinéma. Elle s'inscrit dans le contexte historique de l'époque et traduit les mouvements de société : début des Trente Glorieuses, des révoltes étudiantes, guerre d'Algérie, Mouvement de libération des femmes. Le cinéma se fait miroir de l'époque.
Le prémices de ce renouvellement est Le Coup du berger, court métrage de Jacques Rivette en 1956, mais le rejet du cinéma français officiel remonte en fait à la Libération et à la découverte enthousiaste, au lendemain de la guerre, du cinéma américain. La Cinémathèque puis la célèbre « revue à couverture jaune », d'André Bazin, les Cahiers du cinéma, servent d'école aux critiques qui vont bientôt s'emparer de la caméra.
Définition. La Nouvelle Vague est donc un mouvement du cinéma français de la fin des années 1950. Le terme apparaît sous la plume de Françoise Giroud dans L'Express du 3 octobre 1957, dans une enquête sociologique sur les phénomènes de génération. Mais rien ne s'annonce encore au cinéma, et ce n'est qu'en 1959 que Pierre Billard reprend avec d'autres chroniqueurs la formule dans la revue Cinéma 58. Cette expression est alors attribuée aux nouveaux films distribués en 1959 et principalement ceux présentés au Festival de Cannes de