La négociation
Le résultat d’une négociation résultant avant tout de la stratégie adoptée par chacun des protagonistes est souvent illustrée avec l’histoire du « dilemme du prisonnier », jeu conçu et enseigné à Princeton à la fin des années 1940 par le mathématicien Albert Tucker (alors directeur de thèse de John Nash).
L’histoire est la suivante : deux individus (A et B) qui ont commis un délit ensemble sont arrêtés et interrogés séparément. Chaque prisonnier a le choix entre deux stratégies : soit il avoue et dénonce par le fait son complice (l’histoire ne prévoit pas que l’un de nos deux larrons s’accuse seul !), soit il nie toute participation aux faits dont on l’accuse.
Pour chacun il s’agit d’un véritable dilemme car ils ne peuvent communiquer entre eux et le shériff (car tout porte à croire que l’aventure se passe dans l’Ouest profond) leur a expliqué que si l’un avoue et pas l’autre, celui qui est passé aux aveux est libéré sur le champ en remerciement de sa bonne volonté (un peu sur le modèle des repentis de la mafia italienne) tandis que l’autre est condamné à 6 mois de prison ferme. En revanche, si les deux avouent ils auront chacun 3 mois fermes. Mais s’ils s’entêtent à nier, ils écoperont chacun d’un mois de prison car il existe tout de même un faisceau de présomptions qui pèse sur eux.
La matrice des choix est représentée par le tableau ci-dessous. Dans chaque case, le premier chiffre représente la sanction de la condamnation de A et le deuxième celle de B. La valeur de la sanction est égale au nombre de mois de prison