La paresse et la lâcheté
a) Les causes sont la paresse et la lâcheté dont fait preuve la plupart des hommes et des femmes lorsqu’ils s’agit de penser, càd de comprendre et de décider par soi-même.
b) Les conséquences sont le pouvoir que certains hommes s’arrogent de diriger leurs semblables, de penser à leur place, en leur faisant croire qu’ils agissent pour leur bien C’est pourquoi Kant prend le triple exemple des livres, des médecins et des “directeurs de conscience”: dans chaque domaine de la vie humaine (la pensée, la conscience morale et la santé, càd sur le plan théorique et pratique), il est facile de (se ?) trouver des personnes ou /et des institutions pouvant servir de guides et auxquels il est toujours possible de s’en remettre pour décider à notre place. Il est à noter que, pour Kant, ces tuteurs ne constituent des “guides” que pour autant qu’ils sont désignés comme tels par ceux qui entendent profiter de leurs bons services. Autrement dit, si, par la suite, les ”tuteurs” sont conduits à revendiquer une autorité (en leur qualité de “maîtres du savoir”, d”experts”, de “spécialistes”, etc...), leur pouvoir provient moins de leur savoir et/ ou de leur autorité naturelle que de la demande forte qui émane du public, du peuple, du grand nombre..... Kant met ici en lumière le mécanisme de la minorité, càd de “la servitude volontaire “ (La Boétie) dans laquelle la plupart des hommes et des femmes