LA P E S T E de 1 7 2 0 à MARSEILLE.
Qu’est-ce que la peste ?
La peste est une maladie contagieuse, endémique et épidémique due au bacille de Yersin et transmise du rat à l’homme par les piqûres de puces.
On distingue la peste bubonique, directement transmise par les puces, et la peste pulmonaire transmise d’homme à homme par inhalation. Les bubons sont des inflammations des ganglions lymphatiques de l’aine. Déjà en 1670 entr’autres, une épidémie de peste avait sévi en France. L’avait-on déjà oubliée ? Certes non, mais l’on voulait croire que ce fléau ne reviendrait plus. Pourtant vulnérable , Marseille ne croyait plus à la peste et dans cette confiance, ou cette indifférence, elle affermissait plutôt, chaque jour les bases de sa prospérité. Cette grande ville était une cité cosmopolite. En 1715, par exemple, 211 navires avaient débarqué à Marseille des marins de tous les pays de l’Europe et du pourtour méditérranéen.

La hiérarchie sociale était fortement marquée. En somme, deux villes cohabitaient : une minorité restreinte, très étroite, aisée, riche , opulente même et une population qui allait de l’artisan au mendiant en passant par les pêcheurs et les marins. Pour les notables, je cite, c’était la « populace », « la canaille » prête à tout », « les pauvres » que l’on redoute parce qu’ils « sont en état à la moindre occasion de tout entreprendre ».
Cette dualité sociale se retrouvait dans la structure même de la ville.
La physionomie urbaine reflétait cette dichotomie avec des quartiers très différents. En bordure du port, « La Bourse » d’alors, était le lieu de rassemblement des négociants : des voies perpendiculaires, de belles maisons, évidemment celles des hommes d’affaires. Forte de sa puissance économique, cette classe dirigeante ne respectait aucune règle, les marchands s’arrogeaient tous les droits, leur but premier étant de développer leurs affaires, sans foi ni loi. Plus en arrière du port, des quartiers pauvres, des rues où l’on