La peur dans tout ses etats
La peur dans tous ses états
Peur, crainte, frayeur, effroi, panique, terreur ou encore épouvante… L’usage ne semble pas toujours être fixé mais on comprend que l’on emploi tel terme en fonction du degré d’intensité de ce qu’on perçoit comme un état émotionnel pénible suscité par la conscience de l’imminence d’un grand mal à l’image du vieux berger des Novembres dans La Peur de Émile VERHAEREN.
La peur est un « ennemi » difficile qui réclame un effort important : ne dit-on pas « vaincre sa peur » ? Cette anthologie vise à étudier la peur sous certaines de ses formes. Si la crainte est souvent une simple appréhension et la frayeur un état de peur furtif, on ne peut pas en dire autant de l’angoisse qui désigne dans le langage contemporain simultanément un malaise physique, une oppression difficilement supportable et un état moral pénible mêlant affliction et crainte.
L’angoisse génère une inquiétude profonde entrainant un sentiment de malaise physique et psychique comme nous le rappelle son étymologie latine «angustiae» (défilé propice aux embuscades). Le texte de Verlaine L’angoisse témoigne du sentiment de malaise du poète subissant de plein fouet un dérèglement de sa raison qui l’amène à ressentir des émotions exacerbées qui lui échappent. Ces mêmes émotions plongent Baudelaire dans un texte des Fleurs du Mal dans un spleen profond où règne en maître l’Angoisse lui infligeant un désespoir incommensurable et une défaite atroce. En crise d’angoisse, Baudelaire et Mallarmé dans un texte nommé L’angoisse partagent cette même peur de mourir.
Si la peur est une émotion universelle et « ancestrale », la terreur est résolument moderne en témoigne l’actualité : elle se diffuse et nécessite un développement médiatique, elle monopolise l’attention, paralyse la raison et devient dès lors une arme redoutable pour lutter contre une organisation ou dévaster un individu. Même si la terreur s’entend généralement