La prédication de frère richard à paris en 1429
Par Jonathan Rosenzweig
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Si il fallait choisir une phrase résumant, à l'époque médiévale, la prédication, il serait bon de choisir celle que formulèrent des vicaires Tournaisiens à l’intention d'un prêcheur dont les excès de langages et les mœurs conduisaient à outrepasser son rôle : « Les prédicateurs doivent ajuster leurs propos de telle manière que l’Église soit édifiée, comme ses membres et ses suppôts, et non de façon à faire périr les âmes en les scandalisant et en attisant en eux le pêché ».
En 1215 se tient le concile de Latran IV par lequel l’Église détermine que l'éducation des fidèles doit passer par la prédication, le but véritable étant d'imprégner la communauté du dogme chrétien. Au XVe siècle, la fonction de prédicateur est devenue chose quotidienne, habituelle pour les membres du clergé régulier et plus particulièrement serait-il bon de préciser, pour certains ordres mendiants tels que les Franciscains ou les Dominicains. Ces derniers souhaitent revenir à l'idéal de la vie religieuse des origines, refusent de posséder quoi que ce fut et trouvent leur subsistance par la charité accordée par les gens du peuple.
Ce texte est un extrait d'une chronique anonyme intitulée Journal d’un bourgeois de Paris, et l'hypothèse la plus probable quant à son auteur, fut formulée au XIXe siècle par l'éditeur du texte, présume qu'il s'agirait de l’œuvre d'un lettré parisien, vraisemblablement le chanoine de Notre Dame de Paris, un certain Jean Chuffart. Cette chronique décrit la vie quotidienne des habitants de paris entre 1405 et 1449 et évoque plus particulièrement les événements majeurs qui se sont produits dans les domaines religieux et politiques et relate également l'occupation de la ville par les Anglais de 1420 à 1436 durant la guerre de cent ans.
Dans ce texte, l’auteur nous décrit le déroulement des prédications à Paris en 1429 de frère Richard, un moine Dominicain, et l’impact qu’elles ont