la querelle des anciens et des modernes

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Perrault déclenche les hostilités le 27 janvier 1687, lorsqu’il présente, à l’occasion d’une guérison de Louis XIV, à l’Académie française son poème Le siècle de Louis le Grand dans lequel il fait l’éloge de l’époque de Louis XIV, qu'il présente comme idéale, tout en remettant en cause la fonction de modèle de l’Antiquité2.
Si tel est le débat manifeste, Fumaroli suppose d’autres enjeux :
« Tout au long de la Querelle, qu’il s’agisse d’Euripide ou d’Homère, ce sont sous Louis XIV les Anciens qui admettent ce qu’il y a de vif, de déconcertant, de déchirant dans la représentation de la vie humaine par les poètes antiques, tandis que les Modernes sont favorables à des conventions morales et esthétiques uniformes et confortables3. »
Pour lui, sous l’apparent progressisme des Modernes se cachent aussi des enjeux de pouvoir. Boileau est proche de Port-Royal. En défendant les Anciens, il défend aussi, au nom de la diversité des héritages, des marges de liberté dans la République des lettres.
Finalement, Le Grand Arnauld doit s’entremettre pour réconcilier les parties et, le 30 août 1694, Perrault et Boileau s’embrassent en public à l’Académie française. La réaction du public de l’époque donne à penser que Perrault et son parti remportent la victoire dans cette polémique. Mais il n’y a pas de victoire nette : la querelle s’est en quelque sorte épuisée lorsque le compromis se fait. Le siècle de Louis XIV brille par les œuvres de ceux qui ont dépassé les « anciens » au-delà de leurs œuvres, en s’appuyant sur le génie propre de la langue et du siècle. Pascal souligne d’ailleurs que ceux que nous appelons les anciens, étaient des modernes en leur temps.

Ce que revendiquent les anciens - L'autorité de Virgile et d'Homère : leurs oeuvres sont des chefs-d'œuvre incontestables et doivent servir de références et de modèles. C'est ce que revendique La Fontaine dans son Épître à Huet - Il faut imiter la nature et n'accorder d'importance qu'au simple et au naturel. Dans

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