La question de la nature chez élisée reclus
Aux origines d’un intérêt pour Elisée Reclus crire sur Elisée Reclus n’est jamais un acte ordinaire, c’est souvent le résultat d’une rencontre fortuite, avec un élément déclencheur à l’origine d’une recherche voire d’une longue quête (1). Notre intérêt pour l’œuvre d’Élisée Reclus est venu d’une curiosité ayant pour cadre à la fois un travail d’enseignant en environnement, ainsi que différents travaux de recherche qui portaient à la fois sur l’écologie et sur l’histoire des sciences de la nature. Cette démarche nous amena tout naturellement,à découvrir les travaux du biologiste Pierre Kropotkine (2) et à nous intéresser à ses théories qui portaient sur la coopération entre les espèces, théories qu’il présenta dans son célèbre ouvrage intitulé : «L’entraide». (3) P. Kropotkine dans ce livre, se faisait le propagateur de la coopération et de la symbiose entre les espèces, qui constituaient pour lui les bases
Olivier Sigaut
Enseignant en gestion et politiques publiques de l’environnement. olivier.sigaut@laposte.net
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du fonctionnement des écosystèmes. Avec cette approche de l’écologie (4) , il complétait et prolongeait à la fois la théorie écologique darwinienne, tout en s’opposant vigoureusement aux
Illustration de Kupka.
Extrait de «L’homme et la terre» illustrant la notion d’entraide.
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dérives initiées par le darwinisme social présent dans cette fin de XIX e siècle. Cette idée de coopération on va la retrouver dans bon nombre de références et d’illustrations de l’ouvrage emblématique d’Elisée Reclus intitulé : «L’homme et la terre». Pierre Kropotkine a été ce que l’on appelle un scientifique-explorateur : il voyagea et cartographia le premier certaines régions de Sibérie (le Sougari et les montagnes du grand Khingan en 1864, ainsi que le Saïan oriental en 1865).A la fois membre de la société russe de géographie et membre du groupe bakouniniste