La « rationalisation » du régime parlementaire

INTRODUCTION:

Face aux dysfonctionnements de la IIIème République (1875/1940) en France, surnommée « la République des parlementaires » à cause des attaques incessantes du Parlement contre le gouvernement, et ceux de la République de Weimar (1919/1933) en Allemagne, qui installa Hitler au pouvoir en 1933, une réflexion émerge afin de rendre les mécanismes du régime parlementaire plus efficaces. Aussi, à la sortie de la Seconde Guerre Mondiale, cette réflexion se concrétise dans de nombreuses Constitutions européennes, notamment dans la Loi fondamentale de la République fédérale d'Allemagne du 23 mai 1949, et plus tard, dans la Constitution française de la Vème République du 4 octobre 1958. Ainsi la Loi fondamentale est une réaction à la République de Weimar, tandis que la Vème République est une réaction à la IVème République, elle-même une réaction à la IIIème République. Il s'agit pour l'essentiel de mettre en place des instruments conduisant à une démocratie parlementaire harmonieuse en permettant à l'exécutif d'imposer sa volonté au Parlement. En plus de la rationalisation juridique du régime allemand, une rationalisation de fait a lieu dans le pays grâce au mode de scrutin qui favorise l'émergence de peu de grands partis, qui se partagent l'exercice du pouvoir. Un phénomène similaire s'est produit en France, avec la domination actuelle des deux partis majoritaires.

Les mécanismes de rationalisation naissent pendant l'entre deux guerres grâce notamment à deux professeurs de droit constitutionnel: Hugo Preuß en Allemagne et Hans Kelsen en Autriche. Ils sont d'ailleurs les inventeurs des techniques qui se voulaient à la fois démocratiques et efficaces, mises en place dans les Constitutions dont se dotent leur pays respectif au sortir de la Première Guerre Mondiale. Cependant ces Constitutions n'ont pas atteint l'objectif escompté, avec le développement de dysfonctionnements majeurs issus principalement du