la recherche de la verité
Or, comme il est impossible de sortir de son propre esprit, ne faut-il pas plutôt soutenir « À chacun sa vérité » ? Malebranche commence par donner des exemples de vérités. Le premier exemple « 2 fois 2 font 4 » provient des mathématiques, le second « il faut préférer son ami à son chien » du domaine moral. Ce qui importe c’est qu’en admettant de telles vérités, je les attribue à tout autre homme.
Or, Malebranche fait remarquer que ces vérités, je ne puis les voir dans l’esprit de quelqu’un d’autre. Quant aux autres, ils ne peuvent non plus les voir dans mon esprit. Dès lors, ne sont-ce pas plutôt des vérités propres à chacun ? Que nous soyons d’accord ou non, ne faut-il pas soutenir « À chacun sa vérité » ?
Malebranche n’en tire pas cette conséquence. Il admet que les vérités que notre raison nous découvre, elle les voit bien non dans la raison des autres, mais dans une raison universelle. Que ce soit l’exemple de vérité mathématique « 2 fois 2 font 4 » ou l’exemple de vérité morale « il faut préférer son ami à son chien », les deux exigent que nous rentrions en nous pour consulter la raison universelle. C’est donc elle qui fonde toutes les vérités.
Malebranche explique que cette raison doit être la même quelle que soit la culture. C’est pourquoi il prend comme exemple les Chinois, culture éloignée [surtout au xvii° siècle] de la culture européenne. La vérité doit être la même quelle que soit la culture. L’auteur en déduit que la raison doit être universelle.
Est-ce à dire que tout ce que nous considérons comme vrai l’est ? La condition pour que ce que nous pensions soit vrai est selon Malebranche que nous rentrions en nous-mêmes. C’est dire que la raison universelle est ce qu’il y a de plus intime