La religion en France au 18éme siécle
On ne va pas parler seulement de la philosophie de Voltaire. "Philosophie", c’est un terme trop étroit pour désigner la conception du monde de Voltaire. On a déjà évoqué le fait que Voltaire était un polygraphe : écrivain, auteur de pamphlets, savant, critique littéraire et dramatique etc. En outre, à vrai dire, Voltaire n’était pas un philosophe par excellence. Par exemple dans ses Lettres philosophiques il traite presque tout : physique, religion, art, politique, économie, le problème de l’âme etc. Pour nous orienter un peu dans ce mélange extrêmement varié j’ai choisi les thèmes suivants : 1.) la religion, 2.) le rapport entre l’homme et la nature et 3.) la conception de l’histoire et de l’historiographie.
Voltaire et la religion
Voltaire était un grand critique de l’Église catholique. Il ironisait par exemple le fait que les conciles ecclésiastiques ont condamné la notion des antipodes comme hérétique et pourtant les antipodes ont été découverts par ceux qui respectent le pape et les conciles et on y exporte activement la même foi qu’on croyait la destruction sure, au cas où on pourrait trouver un homme qui eût la tête en bas et les pieds en haut par rapport à nous.[1]
Mais quand on lit Voltaire, on voit qu’il critique non seulement l’Église catholique mais aussi le protestantisme anglais, le presbytérianisme, les Quakers... Comment faut-il comprendre cela ? Affirmer que Voltaire était un critique de la religion en tant que telle et former une image de Voltaire athée serait une mauvaise interprétation. En réalité c’était un homme profondément croyant. Mais il refusait deux aspects de la religion : 1.) le confessionnalisme (c’est à dire l’appartenance à une dénomination religieuse spécifique querellant toujours avec les autres) et 2.) ce qu’il considérait comme superstitieux.
À l’exemple des hérétiques médiévaux et des réformateurs, Voltaire confrontait l’état de l’Église de son époque avec l’Évangile. Ce qu’il concevait comme le