La Russie est elle européenne
« Au point de vue de l’esprit et de la culture, la Russie est partie intégrante à la civilisation européenne » déclare Vladimir Poutine dans son article dédié au 50e anniversaire de la signature du Traité de Rome. On constate aussi dans cet article la volonté Russe de maintenir et de consolider un partenariat approfondi avec l’Europe. Vladimir Poutine mobilise l’histoire et la culture pour prouver l’appartenance de la Russie à l’Europe. Toutefois il ne s’agit pas là d’un combat à visée culturelle, il s’agit de géopolitique : l’objectif est de mettre en confiance les Européens pour renforcer le partenariat qu’entretient la Russie avec eux. Sur quoi peut-on se baser pour affirmer que la Russie est européenne ? Et quels sont les intérêt à l’affirmer ou non ?
I) La Russie Européenne : géographie ou géopolitique ?
a. La délimitation géographique de la Russie
Géographiquement la Russie c’est un cinquième du territoire qui appartient à l’Europe et le reste à l’Asie. La situation de ce gigantesque pays de 17 millions de km² « à cheval » sur les deux ensembles vient renforcer le malaise de la définition des limites géographiques de l’Europe.
C’est l’historien et géographe Vassili Tatichtchev, qui travaillait à la cour du tsar Pierre le Grand, qui vers la fin du XVIIème siècle, a inauguré cette convention géographique qui propose comme limite orientale de l’Europe, l’Oural. Au sud-est, les nouvelles limites de l’Europe englobent les pays du Caucase au delà de la Russie : Géorgie, Azerbaïdjan et Arménie, la mer Caspienne jouant en partie ici le rôle de la frontière orientale.
L’objectif politique de cette décision était de faire de la Russie un pays moderne et civilisé.
b. L’instrumentalisation de la géographie
La définition géographique de la Russie au XVIIème siècle était donc fondamental sur un plan géopolitique : Y a t il un intérêt pour les Européens de faire de la Russie une nation européenne et inversement ?