La réponse de la révolution à la question de l'éducation du peuple
L'instruction a longtemps été le privilège des classes supérieures de la société, privant ainsi l'immense majorité du pays de l'accès au savoir. A la fin du XVIIe s. et au XVIIIe s se pose la question de l'éducation du peuple. Tous ne sont pas d'avis qu'il convient d'étendre l'instruction à tous. En premier lieu, le peuple lui-même résiste à l'instruction. Par ailleurs, les positions des élites sont divergentes. L'Église qui propose une éducation accessible aux plus pauvres depuis le Moyen Age s'interroge également sur sa pertinence. La Révolution Française répond quant à elle par l'affirmative à cette question de la nécessité de l'instruction du peuple. Elle imagine alors une école obligatoire et gratuite qui permette de libérer l'homme et de former des citoyens capables d'agir dans la société.
1) La question de l'éducation du peuple à la fin du XVIIe s. et au XVIIIe s. a) Le peuple et l'instruction élémentaire
Des écoles charitables sont développées au cours du XVIIe et du XVIIIe siècle afin de permettre l'instruction élémentaire des plus pauvres. Ces écoles sont gratuites. Elles sont financées par le clergé ou par des fondations laïques. C'est le cas par exemple des écoles gérées par les Frères de écoles chrétiennes, institut religieux fondé par Jean-Baptise de la Salle en 1684.
Cependant, les enfants du peuple fréquentent peu ces écoles et ceux qui sont scolarisés s'arrêtent le plus souvent après avoir acquis les rudiments de la lectures. Si le peuple résiste ainsi à l'instruction, c'est qu'il n'y voit pas d'utilité. En effet, les connaissances acquises à l'école ne sont pas directement utiles aux travaux effectués par le peuple. Par ailleurs, la société de cette époque est cloisonnée et il n'y a pas de mobilité sociale possible. Étudier ne peut donc pas non plus être utilisé comme moyen d'ascension sociale. L'instruction apparaît alors comme une perte de temps aux yeux des plus pauvres. Par conséquent, ceux-ci préfèrent mettre ce temps à