La révolution
Tous ces événements suscitèrent une grande colère dans les colonies de la Nouvelle-Angleterre. Douze colonies sur treize se réunirent au sein du «Congrès contre la Loi sur le timbre» , tandis que Benjamin Franklin défendait la cause des colons à Londres. Aux yeux de ces derniers, ces lois violaient le droit des sujets britanniques de ne pas être taxés sans consentement de leurs représentants en vertu du principe No taxation without representation, parce que les colonies n'étaient pas représentées au Parlement britannique; ces lois diminuaient ainsi l'indépendance de leurs assemblées coloniales et constituaient la première étape d'un «complot» visant à les priver de leurs libertés. Des sociétés secrètes de patriotes se constituèrent. Le mouvement de protestation colonial culmina, en octobre 1765, lors du Congrès contre la Loi sur le timbre.
Cela dit, Benjamin Franklin ne croyait pas que l'imposition de ces taxes était suffisante pour déclencher la révolution:
Les colonies auraient volontiers supporté l'insignifiante taxe sur le thé et autres articles, sans la pauvreté causée par la mauvaise influence des banquiers anglais sur le Parlement, ce qui a créé dans les colonies la haine de l'Angleterre et causé la guerre de la Révolution. |
Les colons voulaient bien être anglais, mais dans la mesure où l'Angleterre les laissait tranquilles. En fait, ils acceptaient de s'enrichir «derrière les remparts de l'Empire», sans «payer le prix de la sécurité». Avec le recul, on dirait aujourd'hui qu'ils désiraient le beurre et l'argent du beurre! L’unité des Treize Colonies américaines se réalisa dans leur opposition commune à la politique du gouvernement britannique : en septembre 1774, sur l’initiative de Benjamin Franklin, elles se réunirent à Philadelphie lors d'un premier Congrès continental (5 septembre-26 octobre 1774). Deux colonies se mirent à la tête du mouvement révolutionnaire: le Massachusetts et la Virginie. L'apport de ces deux