La société en réseau: castells
Manuel Castells veut expliquer, comme l’avait fait Karl Marx pour le XlXe siècle, ce qu’est devenue la société, dans un ouvrage monumental en trois tomes, dont le premier analyse le réseautage de la société, et les deux autres la question de l’identité, puis celle de l’État. La société en réseaux aborde successivement la révolution des technologies de l’information, la globalisation de l’économie, la mise en réseaux et les transformations culturelles, dont celles de la conception de l’espace et du temps.
La thèse fondamentale de l’auteur est que l’état social contemporain est défini par un nouveau mode de développement, qui remplace les deux modes de développement antérieurs (agraire, puis industriel) et qu’il nomme mode de développement informationnel. Ce qui est spécifique à ce nouveau mode de développement, « c’est l’action du savoir sur le savoir même comme source principale de la productivité. Le traitement de l’information vise à perfectionner la technologie du traitement de l’information comme source de productivité, dans un cercle vertueux d’interaction entre les connaissances qui se trouvent à la base de la technologie et l’application de celle-ci, afin d’améliorer la génération du savoir », le traitement de l’information et la communication des symboles. Le mode de développement informationnel prend donc, dans l’univers conceptuel de la sociologie, la place de la société post-industrielle développée par Daniel Bell l’auteur le critique dans les pages 289 et suivantes) et par Alain Touraine.
La globalisation
Cinq traits caractérisent le paradigme technologique du mode de développement informationnel : 1. les technologies agissent sur l’information, pas seulement l’information sur celles-ci, comme précédemment; 2. « l’information faisant partie intégrante de toute activité humaine », toute notre existence individuelle et collective est