La sécurité juridique
La sécurité juridique est une notion qui peut paraître redondante aux premiers abords. En effet, le droit est sensé avoir pour fonction première d’assurer la sécurité. Cette vision est plutôt naturaliste paraît toutefois étriquée. En effet, il y a des exemples qui témoignent du fait que le droit peut être insécurisant (ex. Droit sud africain pendant l’Apartheid ou inégalités des sexes par le passé).
Ainsi, ce n’est pas parce qu’il y a droit qu’il y a forcément sécurité. Réfléchir sur la sécurité juridique peut dissimuler un certain nombre de questions.
Le Droit administratif par exemple est conçu par essence comme un droit inégalitaire (rapports entre l’Administration et les administrés, privilège de juridiction, source : la jurisprudence : source d’imprévision et donc d’insécurité juridique). Il y aurait en droit public une pertinence supplémentaire à examiner la sécurité juridique.
A côté de cela, le phénomène croissant d’inflation législative ne facilite pas la lisibilité et l’accès au droit (de plus en plus de lois, de plus en plus longues…).
La réflexion sur la sécurité juridique est d’autant moins inutile que le Droit français est régulièrement sollicité par les ordres juridiques européens qui consacrent un principe de sécurité juridique :
L’ordre juridique communautaire l’a reconnu en 1961 par l’intermédiaire de la CJCE
La CEDH l’a reconnu en 1979 dans l’arrêt « Marckx contre Belgique »
Cette double consécration vient solliciter le juge interne. Cette sollicitation a été tellement forte que les juridictions nationales ont réagi par le biais du Conseil d’Etat. L’arrêt du 24 mars 2006, « Société KPMG » consacre le principe de sécurité juridique comme un principe général du droit interne (PGDI). En mars 2006, le Conseil d’Etat a également consacré à la question un rapport public « Sécurité juridique et complexité du droit ».
La Doctrine publiciste se partage sur les conséquences réelles de la consécration du