La technologie
- UNE REPONSE A RV
Le texte de Raoul, ‘Visibilité de projet révolutionnaire et nouvelles technologies”, est une contribution bienvenue vers l’articulation d’une réponse à la question la plus cruciale qui nous est posée: comment le désir révolutionnaire peut-il accaparer l’imagination de la classe ouvrière, de l’humanité ? our le marxisme orthodoxe, la réponse à cette question commence avec le conflit entre le développement des forces productives et les relations de production capitalistes qui doit aboutir à une étape supérieure dans le développement de la société humaine: le communisme. Ceci est posé comme une loi, valable non seulement dans le présent, mais à travers l’histoire. Personnellement, je n’ai jamais bien compris l’essence de cette «loi», c’est-à-dire, ce qui relie de fond la décadence des sociétés esclavagistes, féodales et capitalistes. Mais, au niveau empirique, il faut constater qu’en effet, dans chaque cas (même s’il y a un danger d’exagérer les similarités) le développement des forces productives crée une nouvelle classe révolutionnaire qui s’imagine prendre le pouvoir sur la société, en dépit du fait que l’ancienne classe dominante a organisé celle-ci en fonction de la conservation de son propre pouvoir. La classe révolutionnaire arrive à prendre le pouvoir quand elle voit son pouvoir potentiel. C’est donc, en effet, une question de visibilité.
Je parle de classe, car c’est l’élément essentiel des forces productives. On ne peut pas parler des forces productives sans parler de la classe ouvrière ni de la classe ouvrière en dehors des forces productives. La question n’est donc pas tellement comment la technologie évolue, mais comment la classe ouvrière évolue. Les deux sont liées, bien sûr. Pour le marxisme orthodoxe, le développement technologique se heurt aux conditions de valorisation, ce qui entraîne la crise, l’effondrement économique, ce qui convainc le prolétariat de se libérer de