La tendance antisociale
« La tendance antisociale » de D.W Winnicott in De la pédiatrie à la psychanalyse, Payot 1992
Pour Winnicott la tendance antisociale pouvant se rencontrer chez tout un chacun, elle n’a pas de valeur diagnostique.
L’enfant antisocial est un enfant carencé, c'est-à-dire que la vie familiale ne lui a pas apporté ce dont il avait besoin.
L’enfant à tendance antisociale a besoin d’être contrôlé de l’extérieur et c’est pour cette raison qu’il « oblige quelqu’un, par des pulsions inconscientes, à le prendre en main ».
Cette tendance anti-sociale exprime selon Winnicott un espoir ; elle est l'expression d'une demande adressée à l'environnement qui a été défaillant et auquel on s'adresse. L’auteur décrit les deux principaux aspects du comportement antisocial, c’est-à-dire le vol et le mensonge d’une part et les actes destructeurs d’autre part.
Le délinquant, lorsqu'il vole, ne désire pas seulement l'objet volé, il réclame à son père et à sa mère (ou à la société) des dommages et intérêts parce qu'il s'est senti privé de leur présence, de leur rôle et de leur amour. L’enfant cherche la mère sur laquelle il a des droits. Ces droits découlent du fait que, du point de vue de l’enfant, la mère a été créée par lui. La gloutonnerie est un des symptômes de la tendance antisociale. Par la gloutonnerie l’enfant va chercher à combler une carence affective et alerter son environnement.
Il existe d’autres signes courants de carences affectives comme la saleté et l’incontinence urinaire. La tendance anti-sociale, pour Winnicott, est liée à une « déprivation » des soins apportés par l'environnement. La déprivation est une perte brutale des soins que l'on a tout d'abord reçus et qui ont été ensuite retirés. Selon lui le traitement de la tendance antisociale passe par un environnement plus stable (voire un placement en institution) plutôt que par la psychanalyse.
Mots clés :
Carence affective, environnement, espoir,