PEUT-ON
TRANPOSER

UN ART
DANS UN

AUTRE ?
6382 CARACTÈRES PAR LAURA ARNAUD

LA TRANSPOSITION AU
CINÉMA
«Un art est né sous nos yeux.» Cette phrase, par laquelle débute l’Histoire du cinéma de Georges Sadoul, traduit bien l’enthousiasme de l’auteur.
Si la peinture, la musique, existent depuis des milliers d’années, le
«septième art», dans sa nouveauté, exprime parfaitement les goûts de notre siècle dont il est le fruit.
Le cinéma occupe une situation privilégiée car il a pu assimiler les conquêtes et les progrès de tous les autres arts. Aussi est-il intéressant d’étudier les rapports qu’il entretient avec eux.

Le cinéma et la peinture
Par définition, le cinéma fait défiler sous nos yeux, sur un écran, des images en mouvement qui permettent au metteur en scène d’interpréter l’œuvre qui lui est confiée. De même, en peinture, l’artiste représente sur des toiles sa vision des choses. Quelles ressemblances et quelles différences existe-t-il donc entre l’art cinématographique et la peinture ?
L’un et l’autre s’expriment par des images mais, au cinéma, elles sont dynamiques, tandis qu’en peinture elles sont statiques. Toutefois, l’art cinématographique peut choisir celles qui, par leurs qualités plastiques, rappellent la peinture. Dans ses der-

niers raffinements, le cinéma muet finissant mettait en scène des sortes de tableaux uniquement visuels.
C’est ainsi que Cari Dreyer réalisa les images de son film la Passion de Jeanne d’Arc. Il utilisa largement l’immobilité et exprima le drame par de gros plans statiques de visages dont certains rappellent les tableaux flamands. La peinture est présente au cinéma de façon plus directe avec l’intervention de peintres, de dessinateurs, d’illustrateurs. Ainsi, dans Ballet mécanique, Fernand Léger a-t-il transposé son œuvre au cinéma. Entracte fut réalisé par René Clair pour le peintre Francis Picabia. Salvador
Dali contribua de son côté à la réalisation d’un film de Luis