La vie des formes - henri focillon-
Fils d’un graveur, il fut directeur du musée des Beaux Arts à Lyon et professeur d’Histoire de l’art d’abord à la Sorbonne et plus tard à l’université de Yale aux Etats-Unis, où il choisit de s’exiler jusqu’à la fin de sa vie. Parallèlement à ces activités, il est l’auteur de plusieurs ouvrages théoriques sur l’art : en effet son esprit curieux le porta à s’intéresser aussi bien à l’art de son temps, qu’à l’art médiéval ou encore à l’estampe japonaise.
George Kubler, un ancien élève de Focillon, nous apprend que sa méthode en tant qu’enseignant d’histoire de l’art consistait à « s’associer à ses élèves comme collaborateurs plutôt que de les plier à la hiérarchie » (George Kubler, L’enseignement d’Henri Focillon dans Relire Focillon). En effet Focillon eut un rôle novateur dans l’enseignement : il institua à Paris comme à Lyon et plus tard aussi à Yale, des « groupes d’étudiants » ; ces groupes avaient pour but de préparer les élèves de l’université à s’associer aux professeurs dans des recherches avancées. L’originalité de Focillon se manifesta ainsi non seulement à travers son approche innovatrice de l’enseignement mais aussi dans une vision très personnelle de l’œuvre d’art, dont il expose les principales idées dans La vie des formes.
La vie des formes parait en 1934, suite à deux conférences sur le même sujet que Focillon avait données en 1933. Il s’agit d’un petit traité théorique dans lequel il expose sa conception de l’œuvre d’art en tant que forme avant tout. Si Focillon a écrit cet ouvrage en un bref délai et que certains le considèrent en quelque sorte comme une ébauche, on y retrouve néanmoins les principaux vecteurs de sa pensée. Le titre contient déjà les deux mot-clé à l’appui desquels l’auteur élabore sa pensée: “vie” et “forme”. Ecrit sous une forme qui s’apparente à celle de méditations poétiques, ce livre n’est pas aussi inoffensif qu’il pourrait le