LAPEROUSSE
Pendant trente ans le secret de la destinée de La Pérouse nous fut voilé : et si nous connaissons aujourd’hui les peuples témoins de son naufrage, si nous avons sondé les récifs où gisent les derniers débris de ses frégates, nous conservons cependant encore des doutes pénibles sur le sort de ceux qui échappèrent au désastre, sur les détails de leur mort, peut-être même sur l’existence de quelqu’un d’entre eux.
La Pérouse était entré très jeune dans la marine royale. Il avait assisté à un grand nombre de combats ; il en avait soutenu de glorieux sur les frégates qu’il commandait, et il venait de prendre une place honorable parmi les officiers les plus distingués, en accomplissant avec autant de bonheur que d’humanité une mission cruelle mais importante, celle de détruire les établissements des Anglais dans la baie d’Hudson. La Pérouse joignait à son courage et à l’habileté dont il avait fait preuve le précieux avantage d’avoir navigué sur toutes les mers du globe, tant pendant les guerres que pendant la paix de 1774 à 1778. Ces qualités le firent choisir par Louis XVI pour le commandement d’une expédition de découvertes.
On sait combien Louis XVI aimait les sciences géographiques. Ce fut lui qui, assisté du savant Fleurieu, dressa les instructions que devait suivre La Pérouse pour compléter et continuer les travaux de Cook. Ces instructions, d’ailleurs si remarquables sous le rapport hydrographique, le sont peut-être davantage encore par les principes d’humanité qui y sont exprimés.
Deux frégates, la Boussole et l’Astrolabe, furent confiées à La Pérouse ; des