Le bizutage en france
Rite d’intégration ou coutume pour les uns, manipulation, humiliation et hantise pour les autres, le bizutage reste chaque année un passage quasi-obligé pour nombre d’étudiants. Que ce soit à la télé, dans les lycées ou dans les foyers, il est sur toutes les bouches et apparaît, depuis quelques années seulement, comme un problème social. Quand est- ce que le bizutage est-il né et comment fonctionne t-il ? Nous avons voulu en savoir plus. Enquête
Qu’est ce que le bizutage ?
Le principe repose sur l'idée d'intégrer un nouveau venu au sein d'un groupe constitué ou d'une association. Ces cérémonials font office d'actes d'adhésion. Les " Anciens " imposent aux " Nouveaux " ce qu'ils ont vécu lors de leur propre intégration. Aujourd'hui, ces pratiques sont répandues dans les écoles et les établissements de l'enseignement supérieur et de l'enseignement spécialisé, notamment les facultés de médecine, les écoles d’ingénieurs, Art et Métiers, les Mines etc. Mais a-t-on toujours bizuté en France ?
Selon René de Vos, docteur en philosophie et sociologue, ces pratiques remonteraient au XIIe siècle. Dans les universités parisiennes, les " béjaunes " (apprentis) subissaient alors des rites initiatiques violents et humiliants. Cette tradition disparaît au moment de la Révolution Française et réapparaît en 1804 avec les polytechniciens. A cette époque on parle de " bahutage " dont le principe consiste à dresser les élèves contre l'administration de l'école, alors très contestée. Ces cérémonies s’étendent ensuite très rapidement aux écoles militaires, aux facultés de médecine et aux écoles des Beaux-arts. Le terme " bizut " est une invention de l'école Saint-Cyr. Pendant les années 60, elles tombent dans l’oubli et refont surface en 1985, touchant les facultés de médecines et les écoles d'ingénieurs.
L’Etat décide de prendre des mesures après des débordements très médiatisés. En effet, depuis la loi du 17 juin 1998