« Lorsque le spectateur sera sorti du théâtre, la vie de l’humanité recommencera à couler avec toutes ses passions, mais ces passions ne paraîtront plus veines, (...) tout cela prendra un sens, car nous aurons compris qu’on peut sortir des ténèbres ou les supporter sans amertume. »
Vsevolod Meyerhold

L’auteur aborde ici la question du bonheur et du sens de la vie. Il dit qu’après avoir vu la représentation de L’Oiseau Bleu, pièce de Maurice Maeterlinck, tous les mystères et les parts d’ombre de notre existence prendront enfin un sens.
Tyltyl, héros moyen de la pièce, représente l’homme incapable de savoir quels sont ses réels désirs et de trouver le moyen d’accéder au bonheur.
Vsevolod Meyerhold place le théâtre au même niveau que le rêve. Tel l’homme s’éveillant après une nuit de songes, c’est seulement après avoir assisté à une pièce de théâtre que nous pourrons donner un sens à l’inconnu qui fait partie de nos vies. Tyltyl, au début de sa quête, n’est pas conscient de ce qui le pousse à partir rechercher l’oiseau bleu du bonheur, sentant un désir profond qu’il est incapable de comprendre.
« C’est bien curieux, les hommes… Depuis la mort des fées, il n’y voient plus du tout et ne s’en doutent point... » (p.29). La fée Berylune expose une réalité flagrante ; les hommes ne voient plus la vérité du monde.
Durant toute sa quête, Tyltyl apprendra à ouvrir les yeux pour reconnaître cette vérité et dépasser les grandes questions qui habitent chaque être humain. C’est seulement en ayant compris et accepté toutes les réalités de la vie que nous pourrons exister pleinement et sans tourments.
Pour nous, spectateurs, le théâtre représente le pont entre la réalité et le rêve. Selon Vselovod Meyerhold, il est notre unique moyen d’atteindre le bonheur. Si l’on comprend la véritable raison de l’existence, les questionnements sur la vie qui nous hantent deviennent inutiles.
Mais doit-on forcément passer par le rêve ou le théâtre pour comprendre le sens de la vie et