LE CA, LE MOI, LE SURMOI DANS LE CONTE DE GRIMM RAIPONCE
Christophe PERROT
Université Paris 8
Département Psychanalyse
LE CA, LE MOI, LE SURMOI
DANS LE CONTE DE GRIMM : RAIPONCE
Riches et intemporels, les contes merveilleux procurent l’occasion de les revisiter au travers de l’analyse qui peut en être faite. Leur étude nous permet alors de déceler la manière dont ils font écho auprès des instances psychiques de chacun d’entre nous. C’est ainsi que dans la plupart d’entre eux il est un personnage, qui, par sa troublante récurrence mériterait à lui seul qu’une étude approfondie lui soit consacrée. Il s’agit du personnage de la sorcière dans la
Belle au bois dormant, ou la marâtre dans Blanche Neige, ou encore l’ogresse ou la mangeuse d’enfants dans le Petit Poucet. Ce personnage archétypique dans une acception issue des travaux de Hannah Arendt pourrait être qualifié d’incarnation du «mal radical». Une approche Jungienne a encouragé Marie
Louise Von Frantz a nommer ce personnage du conte « l’ombre». Arrêtons-nous un instant sur la notion d’ombre en ce qu’elle implique une dualité conceptuelle propre à ce vocable. Si l’ombre s’oppose à la lumière en ce qu’elle apparaît grâce à elle, l’ombre est aussi utilement entendue comme la partie non éclairée d’un corps, sa partie - demeurée dans l’ombre - en quelque sorte.
Cette double nature appliquée à la sorcière ne pouvait pas nous laisser longtemps indifférent et nous a encouragés à nous livrer à l’analyse d’un des contes de Grimm dans lequel cette sorcière s’illustrait avec une vigueur éclatante. Pour effectuer notre travail nous avons choisi le conte intitulé
Raiponce parce que la sorcière est l’axe autour duquel s’ordonne la structure du conte. Nous avons effectué notre analyse à la lumière de la seconde topique freudienne mais aussi des travaux de Jacques Lacan.
Nous nous proposons dans un premier temps de présenter les personnages sous l’angle freudien et de revisiter ainsi