Elles se regardent dans les yeux. Oh oui elles se haïssent, mais leur vengeances est au bout du chemin à présent. Il leur suffit de dégainer et de s’élancer, et enfin, elles sauront qui est digne du contrôle de ce monde. La première baisse ses prunelles rouges de rage sur le sabre de la seconde. L’autre ne fléchit pas, elle la dévisage. Tension. Dernier regard. Puis, comme d’un commun accord, l’une se met en garde, arme blanche à la main, l’autre se met en joue, Desert Eagle chargé. Qui sera la plus rapide ? Ça y est, la guerrière bondit, sa lame fend l’air dans un sifflement strident, elle prend appuis, se verrouille, et porte son coup fatal. Mais le soudain déplacement de l’air fait gonfler sa robe et elle comprend ; le cliquetis de la gâchette, la poudre qui prend feu, la balle qui part, oui, elle la voit arriver, mais surtout, la détonation ; elle l’entend. Elle prend le premier tir dans le bras, et remercie son corps plus que son esprit de ses reflexes et de sa grande rapidité qui lui ont évités un trou dans la tête. Elle souffre, mais ne dit pas un mot. La première larme coule, elle resserre un peu plus sa main sur son sabre. Hors de question qu’elle perde de cette façon. L’autre non plus ne parle pas, elles n’en ont pas besoin, les pupilles et les iris sont comme un langage pour elles. « Tu n’es pas à la hauteur » disent les miroirs rouges de la tireuse. « C’est ce qu’on verra » répondent les océans bleus de la seconde. Pourtant, tout se passe très ; le deuxième coup de sabre désarme la tueuse et elle se retrouve déjà avec l’épée sous la gorge. Pas une ombre de peur ne passe sur son visage, elle avait anticipé et voilà qu’elle s’écarte d’une souplesse arrière, frappe la main de l’adversaire avec son pied et toutes les deux se retrouvent à mains nues. Un seul regard et elles savent ; leur mort se joue à cette lame tombée inerte sur le sol, elles s’élancent, la lame siffle, le sang gicle.
La tueuse est tuée.
Son corps est épinglé sur la terre, le coup