Le commissariat général à l'information et la drôle de guerre
Le Commissariat général à l'information et la drôle de guerre
In: Mélanges de l'Ecole française de Rome. Italie et Méditerranée T. 108, N°1. 1996. pp. 39-54.
Résumé Didier Georgakakis, Le Commissariat général à l'information et la «drôle de guerre», p. 39-54. L'activité du Commissariat général à l'information créé en juillet 1939 et chargé de la propagande française durant la drôle de guerre apparaît, à l'analyse, moins impréparée et mineure qu'on l'a prétendu. Il reste qu'elle est demeurée pour une large part secrète, qu'elle a été fortement contrainte par l'ensemble des partenaires présumés du commissariat, et dénoncée de façon virulente. Ces différentes caractéristiques tiennent aux concurrences liées au contrôle de l'opinion. En ce sens, l'«échec» du Commissariat général à l'information apparaît paradoxalement exemplaire du formidable enjeu qu'a représenté l'opinion durant la drôle de guerre.
Citer ce document / Cite this document : Georgakakis Didier. Le Commissariat général à l'information et la drôle de guerre. In: Mélanges de l'Ecole française de Rome. Italie et Méditerranée T. 108, N°1. 1996. pp. 39-54. doi : 10.3406/mefr.1996.4421 http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/mefr_1123-9891_1996_num_108_1_4421
DIDIER GEORGAKAKIS
LE COMMISSARIAT GÉNÉRAL À L'INFORMATION ET LA «DRÔLE DE GUERRE»
«À côté de quelques hommes consciencieusement appliqués à des tâches obscures de documentation et de renseignement, figurait un bizarre mélange d'ambassadeurs en retraite, de comitards électoraux sans emploi et d'éditeurs à la recherche de commandes officielles, sans compter quelques fantaisistes, heureux d'étaler de flambants uniformes. Le choix le plus paradoxal avait été celui du haut commissaire lui-même, le subtil et précieux écrivain Giraudoux, qui s'efforçant sans succès d'enfler son ton habituel pour se mettre au niveau des circonstances allait pendant tout l'hiver prononcer périodiquement à la radio