le degré zéro de l'écriture
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nombre restreint de rapports toujours semblables, leurs fonctions et d’exprimer l’idéal de la société qui les consomme. Même la révolution romantique n’a réussi qu’à conserver sagement l’écriture bourgeoise issue de y’a-t-il une écriture poétique ? Barthes s’interroge sur ce qui fait la singularité de la poésie moderne. Il remarque que la poésie classique ne donnait à voir dans sa diversité qu’une variation des rhétoriques qui n’affecte en rien la singularité de l’écriture poétique classique. La poésie classique n’était sentie que comme une variante décorée de la prose. Le lexique poétique classique était un lexique d’usage non d’invention. Les images véhiculées faisaient partie de l’art des belles lettres qui donnait une harmonie systématique aux textes. Le poète avait pour fonction d’ordonner un protocole ancien, de veiller au respect des règles et d’agencer les mots suivant des moules prédéfinis qui empêchent tout agression au langage. C’est comme si le poète est conscient qu’il vient trop tard, que tout est dit et qu’il vient simplement pour dire agréablement. Ecrire était un métier bien défini avec ses recettes, ses règles et ses usages que les « Arts Poétiques » placent au dessus de toute sensibilité poétique. Le poète classique était confronté à une impasse. Les mots sont unis dans un l’héritage classique. Mais à la fin du XIX eme siècle, Rimbaud, et après lui Mallarmé inaugure une nouvelle écriture faisant de la poésie non plus un attribut mais une substance. D’autres formes d’écriture plus osée s’ensuivent célébrant l’éclatement définitif du dogme de la poétique classique.
L’écriture bourgeoise. Dans la littérature préclassique, il y’a une apparence d’une pluralité d’écritures. Mais Barthes pose le problème en termes de structure et retrouve dans ce foisonnement la récurrence d’une même réalité : l’écriture bourgeoise. La diversité des genres et des styles à l’intérieur du classicisme est une