le deserteur
Marcel Mouloudji a conseillé à Boris Vian de remplacer : « Si vous me poursuivez, Prévenez vos gendarmes, Que je possède une arme, Et que je sais tirer » par : « Si vous me poursuivez, Prévenez vos gendarmes, Que je n'aurai pas d'armes, Et qu'ils pourront tirer »1.
À l'origine, il s'agit d'un poème dont la première interprétation a été diffusée en mai 1954, par Mouloudji dans la version pacifiste.
À l'exception de Mouloudji, tous les artistes sollicités s'étant désistés lors de sa première édition. Mouloudji a d'abord demandé à Boris Vian de modifier certaines paroles, parce qu'il souhaitait un propos plus large. Ainsi, « Monsieur le Président » est remplacé par « Messieurs qu'on nomme grands » ; « ma décision est prise, je m'en vais déserter » est remplacé par « les guerres sont des bêtises, le monde en a assez » etc. De plus, Mouloudji n'imagine pas un pacifiste ayant un fusil2.
« Il est gêné par cette chute, par cet homme qui s'apprête à tuer pour ne pas aller à la guerre. La fin est contradictoire. Ensemble, Boris et Mouloudji composent le dernier quatrain : Si vous me poursuivez, Prévenez vos gendarmes, Que je n'aurai pas d'armes, Et qu'ils pourront tirer2. »
La chanson a été interprétée ensuite par Serge Reggiani, Juliette Gréco, Richard Anthony, Johnny Hallyday, Dan Bigras, Maxime Le Forestier, Ferhat Imazighen Imoula, Leny Escudero, Dédé Fortin, Joan Baez, Hugues Aufray, Marc Lavoine, Peter, Paul and Mary, Luigi Tenco, Ornella Vanoni, Marc Robine, Ivano Fossati (it) et Renzo Gallo (it)3,